GR20, Stevenson, Compostelle… Ce classement va vous surprendre

On croit souvent connaître les sentiers les plus emblématiques de France, mais dès qu’on commence à creuser, ce classement des GR révèle des surprises. Pas juste une question de longueur ou de difficulté, mais plutôt une histoire d’engagement, de paysages, et même de psychologie. Le GR20 en Corse reste incontournable pour les baroudeurs avides de défi, mais d’autres chemins comme celui de Stevenson ou le mythique Compostelle dévoilent des facettes inattendues aux amateurs de trekking. Un vrai puzzle pour les passionnés qui cherchent à comprendre ce qui rend chaque parcours unique, au-delà des clichés habituels.

En bref :

  • Le GR20, avec ses 180 km et ses 11 000 m de dénivelé cumulé, reste le sommet de la randonnée difficile en France, exigeant une préparation aussi physique que mentale.
  • Le Chemin de Stevenson surprend par son accessibilité relative et son ambiance intimiste, parfait pour une aventure nature sans excès technique.
  • Compostelle, plus qu’une simple randonnée spirituelle, impose une endurance sur la durée et une logistique spécifique, souvent méconnue des néophytes.
  • Diversité des paysages et des difficultés : des crêtes déchiquetées du GR54 jusqu’aux bordures maritimes du GR34, chaque itinéraire a son caractère bien trempé.
  • L’erreur commune, c’est de se baser uniquement sur la réputation : la nature du terrain, la météo et l’état d’esprit comptent autant que la distance ou le dénivelé.

Le GR20 en Corse : la reine des randonnées alpines françaises

Faut pas se voiler la face, le GR20 c’est du sérieux. Ce sentier traverse la Corse du nord au sud, passant de sommets impressionnants comme le Monte Cinto à des lacs d’altitude cristallins. Ce n’est pas un simple trek, c’est une épreuve qui mêle technicité et endurance sur 180 kilomètres, avec un dénivelé positif total de 11 000 mètres. Ce qui fait sa légende, c’est cette variété extrême de terrains : pierriers instables, passages équipés de chaînes, arêtes étroites qui font vraiment appel à la concentration et au courage.

  • Prévoir environ 15 jours de marche pour respecter un rythme soutenable, et ne pas se cramer dès les premiers jours.
  • Chaussures robustes avec semelles Vibram, sac bien léger (autour de 8 kg) et bâtons télescopiques indispensables pour ménager ses genoux.
  • Réservation obligatoire dans les refuges du Parc Naturel Corse, surtout en plein été où la fréquentation explose.
  • Attention aux orages fréquents dès l’après-midi, la météo peut transformer un passage en véritable piège.
  • Ne surtout pas sous-estimer les nevés persistants jusqu’en juillet, qui rendent certains tronçons techniquement alpins.

Ce massif est un théâtre d’exploration physique et mentale, où chaque pas compte. Ce n’est pas par hasard que 30% des randonneurs abandonnent. Ce sentier est aussi un crucible qui révèle les limites et les ressources personnelles.

Les pièges à connaître avant de partir

On ne s’en rend pas toujours compte, mais la météo corse est une actrice clé. Des orages peuvent éclater au sommet, la foudre tapant sur les arêtes exposées, tandis que le brouillard rend les circuits de navigation délicats. Sans préparation et matériel adéquat, la randonnée se transforme en galère, voire en danger.

  • Foudre et orages souvent violents, nécessitant une vigilance continue l’après-midi.
  • Chutes de pierres régulières, notamment au Cirque de la Solitude et à la Brèche de Capitello, où la prudence est de mise.
  • Variations de températures importantes, de 35°C en vallée à parfois 5°C à 2 500 mètres d’altitude.
  • Sections d’escalade facile, qui peuvent troubler randonneurs débutants ou peu aguerris à l’exposition au vide.

Stevenson et Compostelle : des aventures plus douces mais riches en sens

C’est drôle, mais bien souvent, on oppose le GR20 à Compostelle comme si l’histoire finissait là. Pourtant, ces deux chemins n’ont rien à voir en termes d’esprit et de difficultés. Le Chemin de Stevenson, ou GR70, propose une échappée en douceur à travers la Lozère, parfaite pour ceux qui veulent respirer, sans que le mollet ne crie trop fort. Le terrain est plus clément, avec un décor chantant sous les feuillages et au fil des rivières. Ce parcours met l’accent sur la contemplation et la simplicité.

  • Itinéraire à privilégier en printemps ou automne pour éviter la foule estivale.
  • Plusieurs gîtes et hébergements typiques, souvent tenus par des passionnés locaux.
  • Logistique facilitée, avec des possibilités de ravitaillement fréquentes.
  • Convient aussi bien aux familles qu’aux marcheurs solitaires cherchant à se reconnecter à l’essentiel.

Quant à Compostelle, pas question d’y aller en simple randonneur du dimanche. Ce chemin impose une endurance sur la durée, entre 700 à 900 km selon l’itinéraire choisi. Ce n’est pas une course, mais un marathon d’introspection, avec son rythme propre, dicté par la rencontre avec d’autres pèlerins et les longues étapes impactant le corps.

  • Prévoir plusieurs semaines, avec une organisation logistique stricte.
  • Le port du crédencial, ce fameux passeport du pèlerin, est indispensable pour accéder aux accueils spécifiques.
  • La diversité des paysages et des patrimoines architecturaux rythme le trek : abbayes romanes, ponts médiévaux, villages anciens.
  • Un vrai défi pour l’endurance mentale, autant que physique, avec des risques d’usure souvent sous-estimés.

Comment choisir entre aventure sportive et pèlerinage spirituel?

Si on cherche la performance et la technicité, c’est clairement le GR20 qui tire la première place. En revanche, pour se reconnecter à soi et à la nature, le Chemin de Stevenson ou Compostelle offrent un terrain plus accueillant, quoique exigeants à leur manière. C’est là qu’on voit que la difficulté ne se mesure pas seulement en vocabulaire sportif, mais aussi en intensité intérieure.

Du GR5 au GR54 : une odyssée alpine incontournable

Le GR5, qui traverse les Alpes du Léman à la Méditerranée, mérite une mention spéciale. Avec ses 650 km, il présente un éventail de paysages époustouflants, alternant glaciers, alpages et crêtes rocheuses. C’est un grand classique qui demande une bonne condition mais reste accessible aux randonneurs intermédiaires motivés. On en profite aussi pour saluer le GR54, plus technique et corsé, qui s’adresse à une poignée d’experts prêts à arpenter les arêtes aériennes de l’Oisans.

  • Étapes de 15 km environ, avec un dénivelé autour de 750 m, idéal pour gérer son rythme.
  • Prévoir réservations 3 mois à l’avance mais aussi flexibilité : la météo alpine est capricieuse.
  • Attention aux sections plus complexes dans le Queyras, nécessitant parfois un surcroît d’expérience.
  • Matériel adapté essentiel : crampons légers jusqu’en juillet sur le GR54, vêtements techniques.

Les clés d’une traversée en toute sérénité

Au final, ces chemins alpins demandent autant de respect que d’adaptation. Les équipements signés Salomon, Millet ou Quechua (Decathlon) se montrent alors indispensables pour garantir confort et sécurité. Sans un minimum d’organisation, la beauté sauvage se transforme vite en galère. C’est fou comme un sac mal équilibré ou une chaussure inconfortable peuvent plomber l’aventure.

Une France de GR très diversifiée : des sentiers pour tous les goûts

On passe rapidement sur d’autres itinéraires moins sanguins, mais non moins séduisants : le GR92 à profil provençal, le GR509 dans le Jura sauvage, ou encore le littoral breton avec le GR34, sublime par sa variété maritime et ses phares majestueux. Ces sentiers viennent compléter ce panorama avec un mélange de nature, d’histoire, et d’émotions. On y trouve aussi des conseils pour alterner équipements légers et confort, souvent glanés auprès de la Fédération Française de Randonnée, La Balaguère ou Terres d’Aventure.

  • GR92 : parcours sportif sur 23 km avec dénivelés corsés, parfait pour un week-end intense.
  • GR509 : immersion dans une nature préservée entre forêts et rivière à l’abri de la foule.
  • GR34 : la légende des Douaniers avec 2000 km de côtes, accessible à tous niveaux mais à prévoir par tronçons.
  • Privilégier les chaussures à tige haute et avoir toujours une réserve d’eau suffisante, surtout en été.
  • Les conseils pour gérer la fréquentation en haute saison : réserver tôt avec Allibert Trekking ou Chamina Voyages.

Dans cette diversité, chaque randonnée raconte une histoire, qu’elle soit celle du corps mise à l’épreuve ou de l’esprit en quête de paix. On pourrait d’ailleurs creuser combien ce contact direct avec la nature joue un rôle majeur dans la gestion du stress, comme le rappelle bien Le Routard à chaque édition.

Pour ceux qui préfèrent se reconnecter sans partir loin, la randonnée immobile est aussi une tendance qui prend de l’ampleur. Elle invite à s’ancrer profondément dans son environnement quotidien, accentuant l’observation et la pleine présence à soi. Une alternative alliant douceur et bénéfices psychologiques profonds, à découvrir en suivant ces conseils précieux sur la randonnée immobile.

Bien préparer son trek : éviter les pièges les plus fréquents

On a beau rêver d’aventures, il suffit de quelques erreurs pour transformer un projet en cauchemar. Alors si vous songez à vous lancer, gardez ces quelques réflexes en tête :

  • Ne jamais partir sans vérifier sa liste d’équipement, en pensant à l’indispensable comme le matériel de sécurité, la frontale ou un bon coupe-vent.
  • Prendre le temps d’une préparation physique adaptée, surtout pour des itinéraires exigeants comme le GR20 ou le GR54.
  • Bien planifier ses réservations, surtout dans les refuges pris d’assaut par les marques comme Millet ou Salomon qui sponsorisent beaucoup d’événements outdoor.
  • Penser à la gestion de la fatigue: bien s’alimenter, savoir s’arrêter et respecter son rythme sans courir après la performance.
  • Se documenter sur les particularités du parcours via des guides spécialisés, comme ceux édités par La Balaguère ou consultables sur ce recueil d’erreurs à éviter.

L’aventure c’est formidable, mais ça demande un vrai respect des règles. Ce n’est pas simplement marcher, c’est apprivoiser un monde qui ne pardonne pas les négligences.